Pour mesurer l‘impact des chaussées à voie centrale banalisé (CVCB) sur le confort et la sécurité des usagers, une évaluation a été menée par le Cerema dans trois lieux, donc trois contextes, différents. L’un d’entre eux est un boulevard urbain à fort trafic motorisé (à Saint-Omer), les deux autres concernant des infrastructures interurbaines.
Comment circule-t-on sur une CVCB ? Il s’agit d’une « chaussée sans marquage axial dont les lignes de rive sont rapprochées de son axe. Les véhicules motorisés circulent sur une voie centrale bidirectionnelle et les cyclistes sur les accotements revêtus appelés rives. La largeur de la voie ouverte aux véhicules motorisés est insuffisante pour permettre le croisement, ces derniers empruntent donc ponctuellement la rive lorsqu’ils se croisent. »
A Saint-Omer, dans le contexte d’une voie à fort trafic motorisé (12 000 véhicules par jour) et à faible trafic vélo (1% du trafic), l’objectif est atteint : les cyclistes s’appropriant l’espace créé par la bande de rive (environ 1,50 m) jugent leur circulation plus confortable et plus sûre ; en particulier, ils se sentent « moins frôlés lors du dépassement par les véhicules motorisés ». Du côté des véhicules motorisés, l’aménagement est bien compris : ils circulent sur la voie centrale quand ils sont seuls et lorsqu’ils croisent un autre véhicule, ils empiètent sur la bande de rive.
Dans ce cas de figure, la part du vélo, assez faible, malgré un trafic dense dans les deux sens, entraîne un fonctionnement satisfaisant de la CVCB. Ce qui n’est pas le cas partout. Aussi, pour le Cerema, « cet aménagement de chaussée à voie centrale banalisée doit rester exceptionnel. » D’autant qu’il n’est pas paré de la vertu de faire baisser les vitesses, ou si peu.
En tout état de cause, en matière de voirie et de sécurité, il n’y a pas de recette-miracle. Mais votre commune réunit peut-être les conditions permettant de recourir à ce moyen judicieux de partager l’espace de circulation ?
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