Selon les résultats quasi-définitifs du bilan de l’accidentalité en 2022, 3 260 personnes ont perdu la vie l’an dernier sur les routes de France (métropolitaine). Soit une légère hausse (+0,5%) par rapport à 2019, année de référence (sans restriction de mobilité liées au Covid). On compte aussi 236 000 personnes blessées dont 16 000 l’ont été gravement, ce qui représente une baisse de 1,3% pour les blessés, et de 1,9% pour les blessés graves.
La décision prise par 45 conseils départementaux de relever à 90 km/h la vitesse sur les routes secondaires à deux sens de circulation sans séparateur central n’est pas sans effet sur l’accidentalité. L’Onisr (Observatoire national interministériel de la sécurité routière) relève que le nombre de tués y est « supérieur de 1 % par rapport à l’année 2019. A l’inverse, le nombre de tués sur ce type de réseau est inférieur de 2 % sur le reste des départements. »
Un facteur « vitesse » aggravant qui, pour l’association Prévention Routière, pourrait expliquer l’augmentation de la gravité des accidents de la route, attestée par une baisse du nombre des accidents corporels (-1,1%) couplée à la hausse du nombre de tués (+0,5%).
Le nombre de blessés graves constitue aussi un indicateur important. Ainsi, il augmente de 5% chez les 14-17 ans, renforçant le surrisque de blessures graves chez les adolescents. « Un chiffre préoccupant pour l’association Prévention Routière qui alerte depuis 2020 sur les conséquences de la crise sanitaire », rappelant que « ce sont des générations entières d’écoliers qui n’ont pu être accompagnées dans leur accès à l’autonomie piétonne et cycliste pendant cette période. »
Parmi les autres principaux résultats :
- les hommes demeurent plus fortement touchés que les femmes : ils représentent 78% des tués, avec une part qui augmente au fil des ans (77,9 % en 2021, 77,3 % en 2019, 76,7 % en 2018) et 75% des blessés graves
- les séniors de 65 à 74 ans figurent parmi la classe d’âge la plus fortement touchée, avec 86 personnes de plus tuées dans cette tranche d’âge
- la voiture demeure un mode de déplacement à risque : les automobilistes représentent près de la moitié des personnes tuées sur les routes (48%)
- la vulnérabilité des cyclistes et les utilisateurs d’EDPM augmente : ils représentent 8% de la totalité des personnes tuées et 20% des blessés graves.
Enfin,quand on analyse les résultats de l’accidentalité routière en fonction de la population, la France se classe dans la moyenne de l’Union européenne avec 50 personnes tuées par million d’habitants. Et les jeunes de 18 à 24 ans représentent la plus grande part des tués, avec 101 tués par million d’habitants, bien au-delà des autres catégories d’âge (75 tués par millions d’habitants chez les séniors de 75 ans et plus, ou 52 chez les 35-44 ans et les 65-74 ans). Rapporté à la population, on compte 243 blessés graves par million d’habitants, en légère baisse par rapport à 2019. Et les jeunes de 18 à 24 ans représentent le plus fort taux avec 502 blessés graves estimés par million d’habitants.
Les tendances en agglomération ? La mortalité y est globalement stable, mais les disparités sont marquées selon les moyens de déplacement. Ainsi on enregistre une baisse de la mortalité à pied et en deux-roues motorisés (-35 personnes tuées à pied et autant à moto) mais la mortalité routière augmente chez les automobilistes (35 personnes de plus tuées en voiture), chez les usagers d’EDPM ou engins de déplacement personnel motorisés (16 tués de plus, essentiellement à trottinette) et chez les cyclistes (15 personnes de plus tuées à vélo).
Pour sa part, « l’association Prévention Routière s’alarme de la dégradation, notamment pour les usagers vulnérables (cyclistes, usagers d’EDPM) et les plus jeunes. »
Comme chaque année, les résultats définitifs avec les données détaillées seront disponibles en mai prochain. Et le document complet avec de nombreuses infographies sera publié à l’automne.
Tous les résultats sont à retrouver sur le site l’Onisr (Observatoire national interministériel de la sécurité routière)