Rien de tel qu’une étude fondée sur des observations pour évaluer les comportements des usagers. C’est ce qu’ont réalisé le Cerema de l’ouest et les services de Nantes Métropole sur deux intersections entre une chaussée pour véhicules et une piste cyclable. Ils ont notamment cherché à connaître l’influence de la signalisation sur le respect de la priorité : soit dans le cadre du régime général (priorité à droite) sans signalisation spécifique, soit accordée à l’une des catégories d’usagers, aux cyclistes ou aux automobilistes. D’autres facteurs (le port du casque, l’âge…) ont aussi été étudiés en corrélation.
Les résultats montrent que « la modification du régime de priorité semble avoir un impact limité voire très limité sur les comportements ». Ainsi les automobilistes laissent la priorité aux usagers plus vulnérables, les moins encombrants, même dans le cas d’une priorité à droite « classique », sans signalisation spécifique. Et les cyclistes maintiennent leur vigilance, y compris lorsque la priorité leur est accordée. Par ailleurs, le fait d’être casqué n’a aucune incidence sur le comportement des cyclistes, quel que soit le régime de priorité. Il semble aussi que la vitesse des automobilistes ait tendance à « freiner » les cyclistes, du moins à les inciter à céder le passage…
Pour être complet, ce premier volet devra être suivi d’une étude menée sur d’autres types de sites, des giratoires de grande tailles, des carrefours en croix, avec et sans feux… Le moyen de vérifier que les premières conclusions se confirment. Autrement dit que « le choix de régime de priorité semble se rapporter moins à des enjeux de sécurité routière ou de régulation de trafic qu’à la question du niveau de service souhaité pour les différents usagers. »
Consulter l’étude Intersections entre piste cyclable et voirie urbaine : quel régime de priorité choisir ?