Un feu pour réduire la vitesse en ville ?

Feu tricolore feu de circulationComme le rappelle le ministère de l’Intérieur en réponse à des questions de sénateurs, « l’utilisation de feux asservis à la vitesse pour une finalité de modération de la vitesse n’est pas conforme à la réglementation, à la fois concernant le domaine d’emploi des feux de circulation et l’asservissement du cycle de feux à la vitesse des véhicules. »

En effet, ainsi que le précise l’instruction interministérielle sur la signalisation routière (6e partie), le « feu tricolore » a pour rôle de gérer le trafic (aux intersections, aux traversées piétonnes, aux passages à niveau ou péages…) et sa fluidité tout en assurant la sécurité des piétons et des usagers de véhicules. Pas de faire ralentir les usagers.

Certes, leur présence contribue au respect de la limitation de vitesse, mais aussi à la hausse des infractions pour franchissement du feu rouge, encourageant des comportements dangereux, notamment celui d’accélérer dès que le feu passe au vert.

Mais surtout, insiste le ministère de l’Intérieur, « ils perdent leur intérêt lorsque que le trafic atteint un certain niveau. À partir d’environ 200 véhicules par heure, les systèmes ne peuvent plus filtrer la vitesse, l’état du feu (vert ou rouge) ne dépend plus de la vitesse d’approche du véhicule mais de la présence ou non de véhicules sur la chaussée, quel que soit leur sens de circulation sur la chaussée. »
Pourtant des collectivités territoriales, soucieuses de mettre un frein aux vitesses trop élevées, installent des dispositifs de feux asservis à la vitesse, fondés soit sur un « feu sanction » qui passe au rouge quand un véhicule dépasse la vitesse limite, soit, à l’inverse, sur un « feu récompense » qui passe (ou reste) au vert, cas de respect de la limitation de vitesse. « Un cadre expérimental global est en réflexion », indique d’ailleurs le ministère.

Reste que, dans les petites communes comme dans les grandes villes, diverses solutions d’aménagement efficaces existent pour modérer les vitesses : largeur de chaussée réduite, chicanes, ralentisseurs (conformes)… Sans compter les radars pédagogiques – non répressifs – dont la fonction est d’alerter les usagers motorisés et les inciter à lever le pied.

Pour en savoir plus :
– la réponse du ministère de l’Intérieur au JO Sénat – 10 octobre 2019
– l’instruction interministérielle sur la signalisation routière (6e partie)